Le Carré Amelot et Captures présentent
UNE MER SANS ESCALE
[then silence, you see]
Exposition du 1er au 28 Février 2014 Carré Amelot 10 bis rue Amelot – 17000 La Rochelle Laurence Lenoir, David Marin, David Renaud et Szajner
POURPARLERS AVEC UN SNARK
Le voyage d’un équipage improbable à la recherche d’une créature inconcevable
Soudain tout doucement il avait disparu — Le Snark était un Boujum, voyez-vous.
Dernier vers du poème La Chasse au Snark de Lewis Carroll
Cela commence par un embarquement et la constitution d’un équipage. Un discours qui vous porte de l’autre côté du miroir. Une carte vierge, sans indication ni des terres ni des mers. Un équipage heureux, pour qui le voyage n’en est que plus clair ! Un périple vers nulle part, qui s’accommode d‘une perte de repères et qui mène à un évanouissement, dans un éclat de rire. Le vide absolu n’est-il pas un miroir fidèle ? Rien de tel que de partir du niveau de la mer pour entreprendre une expérience de l’art et un voyage mental initiatique. Ce nouvel espace du Carré Amelot activera simultanément durant ce mois, une exposition, une Agora et un atelier-résidence d’artistes ouvert au public.
Les monstres, les créatures inconcevables peuplent notre imaginaire de la mer depuis l’enfance. De nombreux récits content la fureur vengeresse qui conduit parfois les capitaines à leur propre perte. Quelle est la couleur de l’angoisse et de l’épouvante ? Blanche ? Bleu électrique ? Vert fluorescent ?
L’exposition convie le spectateur aux intersections de plusieurs quêtes inspirées par le nonsense de La Chasse au Snark de Lewis Carroll, Moby-Dick de Melville et le parcours étrange du Stalker de Tarkovski. L’endroit du monstre et la chambre de la Zone vouée à accomplir tous nos désirs, forment un espace du rêve qui nous plonge dans l’indicible fabrique de notre esprit.
Quel sens attribuer à cette exposition ? Terme polysémique qui croise 3 niveaux de perception du monde : sensation, direction, signification. Est-il utile de déchiffrer ces énigmes que sont le Snark, la fascination pour une baleine blanche ou le pou- voir réel de la Zone ? Y a-t-il quelque chose à com- prendre ? Comment donner à voir l’invisible ? Soit l’intériorité propre à chacun d’entre nous.
Chaque œuvre est une apparition, un dis- positif immersif. Un cheminement qui est avant tout une expérience sensorielle où le spectateur est invité à ne pas tout maîtriser. La scénographie permet de revisiter l’espace, de générer un rythme interne à l’exposition. Le corps du visiteur est un des objets inves- tis par ce projet, qui doit se frayer un passage, ralentir, glisser à travers les 8 salles compo- sées des œuvres de Laurence Lenoir, David Renaud, David Marin et Szajner, comme autant de chapitres au récit qui lui est proposé.
La chasse conduit à l’errance et au vagabondage. Chasser le Snark, c’est aussi poursuivre les fan- tômes entre lui et nous. Alors on choisira peut- être de rester sur le seuil… d’écouter, d’éprouver en nous-mêmes et de vivre une expérience phi- losophique plutôt que de défier un monde trop matériel. Contempler le retour de l’espoir et du silence comme une métaphore de l’acte artistique. Il nous faudra peut-être assumer ce silence pour message, diluer notre mélancolie par l’embarque- ment et méditer devant l’océan. Un voyage qui se construit à mesure qu’on chemine, n’est-il pas une parabole de la condition humaine ?
Frédéric Lemaigre,
La Rochelle — Février 2014
Une mer sans escale
Exposition co-réalisée par les équipes du Carré Amelot et de l’Agence Captures, avec le concours de : la D.R.A.C. Poitou-Charentes, les services de la Ville de La Rochelle, La Rochelle Événements, l’Association Hermione – Lafayette, L’Escale La Rochelle, association d’accueil et d’insertion.
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