COUVERTUREparade 


Le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet, le rideau de scène se lève sur Parade, argument de Cocteau, musique de Satie, décor et costumes de Picasso, chorégraphie de Massine, interprété par les danseurs des Ballets russes de Diaghilev.


Ce texte a été écrit au printemps 1991, alors que le rideau de scène de Parade était présenté au Musée national d’art moderne, Centre Georges-Pompidou à Paris. Il paraît aujourd’hui, à l’été 2012, à la faveur de l’exposition « 1917 » au Centre Pompidou-Metz, occasion de la présentation exceptionnelle du même rideau de Picasso, qui n’avait pas été montré en France depuis plus de vingt ans.
On considère ici ce qui a fait Parade : ce qui précède, ballet déjà d’ambitions, de talents, évoluant au gré d’alliances et de trahisons. Le discret chorégraphe triomphe en Prestidigitateur chinois, parmi le bruit des Managers arrangé par Satie, les rêveurs Acrobates peints par Picasso, l’intrépide Petite Américaine qu’aima Cocteau, et le Cheval indomptable et cocasse. Signe de la magie d’effets d’apparition et de disparition, Parade existe dans notre imaginaire.
Parade est devenu un spectacle mythique, ou plus modestement légendaire. La querelle terminologique sert surtout à masquer un escamotage, celui des enjeux de la représentation et des questions qu’elle pose, au profit d’un scandale destiné, à long terme, à étiqueter la soirée du label définitif d’événement artistique.


Historienne de l’art et critique, Anne Bertrand enseigne à la Haute école des arts du Rhin.
Co-fondateur de la revue Empreintes. Écrits sur la danse, ancien journaliste à Libération, Hervé Gauville est critique de danse et critique d’art.


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